Si vous ne croyez pas au futur, essayez donc le passé !
Le passéisme nationaliste et ethnique s’exacerbe. Le passéisme théologique enflamme les intégrismes dans toutes les religions (islamique, chrétienne, juive, hindouiste…). Faute d’être en mesure de regarder l’avenir, le début du millénaire fonce tête baissée vers son passé. Face aux incertitudes, on va chercher des solutions toutes faites, on rejoue les drames d’autrefois, on boit la coupe jusqu’à la lie. Une fois ce mouvement accompli, on pourra accepter que reviennent les temps créateurs et tourner à nouveau le regard vers l’avenir.
J’invite à le faire le plus tôt possible.
Les cent prochaines années contruisent l’unité de l’Espèce. Parce que nous changeons de système technique, l’avenir ne peut plus être pensé comme prolongement du passé. La communication instantanée et planétaire, la perception des limites du monde et des blessures faites à la Nature nous obligent à sortir des visions tribales d’autrefois. Du point de vue de l’Espèce humaine, ce n’est pas à la fin de l’Histoire que nous assistons, mais à son commencement.
2100, Odyssée de l’Espèce, Payot, 1993
Texte téléchargeable sur le site Les Classiques des sciences sociales de l’Université du Québec à Chicoutimi.
Une réflexion sur « 2100, Odyssée de l’espèce »