Lettre à mon président,
Je suis Marianne, et je viens à vous qui demandez la responsabilité de me représenter, de vous unir à moi.
Vous assurez être animé des meilleures intentions à mon égard.
Regardez-moi, regardez ce que vous avez fait de moi en un an , je suis défigurée, méconnaissable, mon corps meurtri de toutes parts, violenté, souillé, méprisé, déchiré, injurié… mon cœur saigne.
C’est le cœur lourd et serré que je m’adresse à vous, avant que je vous sois livrée…
J’aurais tant aimé pouvoir m’offrir, vous désirer, vous admirer, vous déployer tous mes charmes et atours…
M’aimez-vous ? M’aimez-vous réellement de tout votre cœur ? Rien dans vos propos ne laisse présager que vous allez me chérir, prendre soin de moi. Rien de ce qui a été exprimé jusqu’à ce jour me donne à penser que vous me connaissez, que vous me reconnaissez.
Marianne, je suis belle et séduisante , ma chair et mes courbes sont variées émaillées d’une multitude de territoires, tous différents, terreaux fertiles pour chacun, de trésors, de plaisirs et de saveurs différentes. Où que vous posiez votre regard, de haut en bas, d’Est en Ouest, et par delà les mers vous y trouverez de quoi vous enchanter. Des plaisirs toujours renouvelés avec des accents, des notes, des goûts, tonalités et musicalités différentes. La diversité est d’abord dans ma géographie et particularismes régionaux, je suis faite de cette matière… ainsi est ma chair.
Marianne, j’ai fait croître sur cette planète un peuple dont je suis fière. Les Français sont des êtres singuliers et étonnants de contrastes, de caractères différents et bien trempés, contestataires et râleurs, quelques fois maladroits, cependant ils peuvent être réellement aimants et dévoués, généreux et si magnifiquement Humains quand on leur laisse la liberté d’être. Ils détiennent ce petit truc, ce je ne sais quoi qui les rend si uniques : cet ART de Vivre à la française, admiré, envié, tant fois copié jamais égalé.
Je suis Marianne, la France, je suis cette terre, que vous voyez comme un territoire. Mais que serais-je sans mes enfants. Ensemble eux et moi indissociables nous avons réalisé tant de merveilles que le monde entier à les yeux tournés vers nous. Vers moi la France pays phare de l’Humanité, Pays des Lumières.
Je suis Marianne, je suis LA FRANCE !
Ma richesse fondamentale est de respecter profondément le pluralisme, une vision Humaniste du progrès pour la liberté, l’égalité, la fraternité. Cette vision respecte les valeurs humaines. Elle rayonne à travers le monde et participe activement à la paix. L’état d’esprit porté et incarné par la FRANCE s’est étendu de l’Humain à son environnement, le respect du vivant, le respect de notre planète.
C’est le regard tourné dans cette direction que je respire, ainsi j’inspire et inspire le monde, qui n’a de cesse de m’observer…
C’est là une responsabilité qui s’étend bien au-delà de ma géographie, elle porte en substance l’Humanité toute entière… L’avez vous à ce point oublié ?
Je suis Marianne, Je suis la France, Nation Mère des droits de l’Homme, qui a œuvré grâce à l’audace, la volonté, le courage et le sacrifice de ses enfants, vos pères, pour tout ce qui fait que pouvez être là, aujourd’hui, devant moi prétendre à gouverner. Car je suis aussi rebelle, capable de révolutions. Des têtes sont tombées quand on s’est attaqué à mon intégrité.
Aujourd’hui ma nature bienveillante et fraternelle n’est pas assurée.
Je peux comprendre que votre regard ai été altéré, et que vous m’appréhendiez plus comme une structure à administrer, et mes enfants comme de petits actionnaires tant vous donnez l’impression de surveiller mes actifs la main sur le portefeuille et la réduction des effectifs pour soi-disant me protéger.
Est-ce ainsi donc que vous me voyez, comme une entreprise à diriger ? Un territoire à barricader ?
Très cher, laissez-moi avant que cette union soit scellée, vous montrer qui je suis ce qui fait ma beauté et ma valeur, mon côté unique et exceptionnel.
À aucun moment, dans votre parade pour prétendre me conquérir, vous n’avez parlé de moi, de ce que vous voulez mettre en place pour que je puisse m’épanouir dans ce monde qui se transforme. Ce qu’il serait bon de chérir et aimer si vous désirez réellement que notre union soit complice et prospère.
Je me sens déchirée et reniée dans ce que je suis fondamentalement, et, voyez-vous, mon corps se révolte déjà et le rejette amèrement.
Est-ce ainsi que vous voulez célébrer notre union ? En rejetant la moitié qui vous a permis de vous tenir devant moi aujourd’hui. Vous le savez n’est-ce pas, c’est grâce à elle. Elle qui a balayé l’ancien pour s’offrir une vision moderne et progressiste, sans elle, vous ne seriez pas là .
Quelle est donc cette partie de moi que vous ne connaissez pas, que vous ne reconnaissez pas, puisque dans vos programmes rien n’est mentionné, aucune allusion. Alors même que c’est elle qui vous permet de prétendre au pouvoir. Vous me faites souffrir… ne voyez-vous pas que cette part, c’est mon cœur?
Je suis Marianne, Je suis la France, mes racines et ma sève ont de Gaule été fécondées et par de Gaulle j’ai été maintenue dans mon intégrité. Mes entrailles et mon cœur vivent et sont nourris de cette Gaule-là.
Rebelle et insoumise, je suis mais aussi aimante, passionnée et dévouée…
Je peux vous accorder cette maladresse, tant vous étiez tous occupés à trouver le plus beau costume pour me séduire lors du bal des prétendants, vous avez omis les préliminaires…
Vous savez ces promesses que l’on se fait parce que l’on apprend à se connaître, s’ajuster … Oui je parle bien de fiançailles… C’est doux et joli n’est ce pas ? Que l’on fiance … n’entendez-vous pas le mot confiance ?
Je sais que notre époque n’offre plus de bague, je m’adapterai car j’ai bien compris que j’aurai un pragmatique à mes cotés qui se veut avant tout efficace…
Si nous ne faisons pas une union du cœur, faisons celle de la raison, et garantissez-moi que vous me laisserez la gouvernance du cœur et des valeurs de la vision dont je suis la vestale… Vous le voyez bien, je suis plus experte que vous dans ce domaine. Vous pouvez me faire confiance, votre position actuelle en témoigne.
Aussi, afin de me garantir de votre amour sincère, qui aurait jusqu’ici maladroitement, très maladroitement été exprimé, je vous offre de me surprendre, de m’étonner, me montrer que vous aussi de Gaule vous êtes constitué. Prêt et dévoué, tout à moi, afin que mes potentiels puissent s’exprimer et jaillir dans leur plénitude.
Car pour le moment entre nous deux, la seule qui prend tous les risques sans aucune garantie, c’est bien moi… Ce courage je l’ai… Partageons les risques et prouvez moi la confiance que vous avez en vous, pour m’aimer comme vous le dites. La confiance est une affaire de réciprocité.
Et faites-moi un contrat, engagez-vous en bonne due forme à respecter mon cœur, mes valeurs, mon intégrité. Garantissez-moi un ministère du cœur et de la vision du futur de la France, de l’Humanité et de notre planète. Vous le savez, c’est qui je suis, qui fait ce que je suis : Unique . C’est ainsi que je suis animée.
Je demande ces deux ministères et c’est moi qui choisirai qui occupera ses postes. Ces deux ministères auront un droit de regard à minima moral sur toutes actions par vous mené par ailleurs, afin que nous restions toujours respectueux l’un de l’autre, les uns des autres , et que la richesse et ma valeur, mon actif immatériel comme vous diriez, soit regardé par une experte qui pratique depuis toujours ce culte de la diversité, l’ouverture, moi. Là est mon Art.
Cet Art de vivre à la Française généré par sa diversité, son intelligence, sa créativité, son ingéniosité. Tant de découvertes et de splendeurs ont été crées aux cours des siècles passés…Oui je suis féconde, mais il me faut laisser la liberté, l’espace et les moyens pour produire…Vous, apparemment, vous savez gérer…Et moi je sais inspirer, générer et régénérer. Il apparaît que sans moi vous serez bien limité.
Laissez-moi libre de produire, laissez moi chérir tout ce alimente la richesse, la beauté et la grâce de notre savoir Être, notre savoir faire, notre économie dans toutes ses dimensions. À tel point que moi, Marianne, La FRANCE, je suis visitée et sollicitée du monde entier.
Ce savoir Être, vient de l’Amour… et la France est Le pays de l’Amour dans le monde.
Étonnez-moi, soyez audacieux, prouvez-moi votre dévouement, votre amour sincère et offrons-nous ces fiançailles…
Ainsi nous aurons peut-être des noces à défaut d’être festives, scellées dans la confiance d’un accord, une entente réciproque.
C’est en toute liberté, sur un pied d’égalité et avec fraternité que je vous salue.
Pour La France, l’Amour de moi la France.
Marianne