Lettre à mon président,
Je suis Marianne, et je viens à vous qui demandez la responsabilité de me représenter, de vous unir à moi.
Vous assurez être animé des meilleures intentions à mon égard.
Regardez-moi, regardez ce que vous avez fait de moi en un an , je suis défigurée, méconnaissable, mon corps meurtri de toutes parts, violenté, souillé, méprisé, déchiré, injurié… mon cœur saigne.
C’est le cœur lourd et serré que je m’adresse à vous, avant que je vous sois livrée…
J’aurais tant aimé pouvoir m’offrir, vous désirer, vous admirer, vous déployer tous mes charmes et atours…
L’Avenir de l’Esprit, entretiens avec François l’Yvonnet, Albin Michel, 2001.