Mireille Delmas-Marty, professeur au Collège de France, interrogée sur France Culture, dans l’émission Les Matins, au sujet de son livre Libertés et sûreté dans un monde dangereux, paru au Seuil en février 2010.
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Au nom de la dangerosité, tous mes patients devraient être internés – sinon incarcérés. Comme psychiatre, je partage donc entièrement votre belle analyse de l’inquiétante dérive sécuritaire de notre appareil juridique et plus largement de notre société. Reste que certains actes (crimes sexuels) témoignent d’une jouissance particulière à imposer son désir à l’autre en effaçant les frontières de l’altérité. La dangerosité de ceux qui ont commis de tels actes ne peut malheureusement s’amender ni par la punition, ni par un traitement – lequel suppose une “maladie” excluant le libre-arbitre. Face à ces cas, la question de la prévention sécuritaire se pose. Où et comment placer le seuil de risque que doit admettre une société privilégiant la liberté dans le compromis liberté/sécurité ?
Merci quoiqu’il en soit pour la clarté et la profondeur de cette réflexion qui replace le droit à sa juste place : celle de ses fondements humains.