par Thierry Gaudin, 19 septembre 2012
Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand
Série Façons de penser
Comment ne pas être désorientés face à la multiplicité des choix auxquels nous sommes confrontés quotidiennement ? Tout se passe comme si notre cerveau, assailli par des flots d’informations, ne parvenait plus à faire le tri entre l’essentiel et l’inutile, le souhaitable et le dangereux, le factice et le réel… Nous prenons bien souvent nos décisions rapidement, de façon instinctive ou selon la vision personnelle que nous nous faisons de l’avenir. Or si le présent nous dépasse déjà, comment imaginer le futur ?
Si l’on ne peut pas prévoir l’avenir, on peut néanmoins dépasser l’approche instinctive pour travailler les représentations que l’on s’en fait et pour rechercher un nouvel équilibre entre l’homme et la nature. Qu’est-ce qui caractérise la démarche prospective ? Sur quels points de vue et comment s’élaborent les scénarios du futur ? En quoi est-il essentiel d’interroger les représentations que les humains nourrissent sur l’avenir, y compris religieuses ou symboliques ?
La mutation du système technique lié au numérique et à l’Internet nous a projetés dans un changement de civilisation d’une ampleur comparable à la révolution industrielle. Cette révolution cognitive questionne comme jamais les relations science, technique et société. Quels défis nos capacités intellectuelles ont-elles à relever face à des machines qui vont désormais beaucoup plus vite que les neurones ? En quoi la puissance de ces transformations est-elle génératrice de nouvelles visions et d’un déplacement des valeurs ?
Thierry Gaudin, polytechnicien, ingénieur général des Mines et docteur en sciences de l’Information et de la Communication, a publié de nombreux ouvrages sur la prospective et l’innovation. Il a fondé et piloté le centre de Prospective et d’Évaluation au ministère de la Recherche durant 10 ans. Il a créé l’association internationale Prospective 2100 pour alimenter, au niveau mondial, la réflexion des décideurs confrontés à la mutation de civilisation — entre ère industrielle et ère des technologies de l’information — et à un déséquilibre écologique planétaire de plus en plus inquiétant.